Envie de plantes... autrement ?

De nombreuses manifestations de printemps l'ont montré, et les Journées de Courson (p. 4) en ont été un contrepoint parfait : les jardiniers restent friands de végétaux. Ils aiment rechercher la plante rare, rencontrer les producteurs et se rencontrer. Ils apprécient aussi d'aller au devant des créateurs de jardins, comme l'ont souligné les Floralies de Nantes (p. 16).

Ce constat met un peu de baume au coeur de la filière, ce qui ne fait pas de mal en ces périodes compliquées, après deux années particulièrement chaotiques et alors que cette saison prometteuse est en train de connaître ses premiers ratés. En effet, si le début d'année était encourageant, le mois de mai s'avère plus difficile. Dans ce contexte, il peut être tentant de ranger les foires aux plantes, surtout Courson, au rang des épiphénomènes peu significatifs, des rendez-vous pour bobos argentés, peu représentatifs de notre société dans sa globalité.

Ce n'est pas entièrement faux, mais cette vision est trop réductrice. Le climat a bon dos. Les nouvelles générations, la crise, font muter les modes de consommation. Aux adeptes des plantes de collection et amateurs de celles à bas prix, s'ajoutent des consommateurs désireux de nature mais manquant de confiance, de temps ou d'argent pour choisir et s'occuper de leurs plantes. Le conseil et l'échange ne sont plus présents dans des jardineries dont l'image est peut-être trop proche de celle de la grande distribution. Les producteurs français ont également le sentiment que les enseignes ne savent plus dialoguer avec eux de pro à pro. Le commerce horticole doit se réinventer autour de valeurs qui ont changé...

PAR PASCAL FAYOLLE